Profession de Foi / Nancy 1

Élections départementales 2021

Joe Labat et Virginie Wawrzyniak

En marche pour une Décroissance choisie !

La décroissance subie lors de la pandémie fut d’abord l’occasion d’interroger «le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour (…) Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond à d’autres, est une folie» (discours du 12 mars 2020 sur la «guerre» contre le virus) ; il fallait alors «retrouver le sens de l’essentiel», des «décisions de rupture» étaient annoncées.

Bien vite, le capitalisme s’est ressaisi ; on a appris de ses portes voix que «le virus n’a pas de passeport» et que, comme le nuage de Tchernobyl, «il ne s’arrête pas à la frontière». Les supermarchés sont restés ouverts pendant que les petits commerces fermaient. Les citoyens du monde diffusent les variants du virus pendant que les gens sont bloqués en bas de chez eux.

Pendant ce temps, la convention citoyenne sur le climat – 150 citoyen-ne-s tirés au sort – a rendu des propositions pleines de bon sens – les mêmes que tout un chacun prendrait s’il était correctement informé. Celles qui sont immédiatement applicables, comme la limitation de la vitesse et du poids des véhicules, le refus de la 5G ou la taxation du kérosène, furent traitées de «modèle Amish» et le gouvernement a sorti ses «jokers».

Depuis, les SUV prolifèrent et les antennes 5 G poussent un peu partout, dans le plus grand secret : plus de 80 sur les 3 cantons de Nancy ; les médias prêchent la relance tout azimuts de l’économie et désignent la décroissance comme l’ennemi de l’innovation, de la science, du progrès, des pauvres, des jeunes et des vieux, etc … La dérive numérique, en plus d’abîmer la nature, met à mal la démocratie et facilite la répression des résistances écologiques au productivisme, comme à Bure dans la Meuse.

Il nous semble au contraire que la décroissance de l’économie est la seule réponse crédible face aux problèmes écologiques et sociaux crées par la société de croissance :changement climatique, extinction des espèces, épuisement des ressources mais aussi inégalités croissantes, liens sociaux amoindris, pollutions, santé affaiblie, perte de sens, existences virtualisées etc…

Bien sûr, la Décroissance n’est pas un but en soi. C’est plus modestement un chemin à parcourir, une sorte d’étape à franchir ou de trajet à faire, de période à assumer, individuellement et collectivement, pour repasser sous les seuils de soutenabilité écologique et parvenir ainsi à préserver l’habitat commun ; l’économie étant responsable des désordres écologiques et la totalité des politiques publiques étant tournées vers la croissance économique, il nous paraît salutaire de commencer par décoloniser un imaginaire aussi suicidaire.

La Décroissance est donc une philosophie du cheminement, qui permet de prendre sa part : elle devient alors un «objectif opérationnel», aisément quantifiable et évaluable, indiquant clairement une direction, de surcroît assez facile à atteindre, au moins pour les premières réductions, vu le niveau actuel de gaspillages en tous genres, stimulé par la publicité et l’augmentation des inégalités (c’est pourquoi nous disons que la première des décroissances doit être celle des inégalités).

Vous trouverez au verso une déclinaison territoriale des idées de la décroissance. Elles indiquent une direction : relocaliser les activités en retrouvant la norme du suffisant : ni pas assez, ni trop. Les attributions du département, collectivité qui incarne le mieux l’idée d’égalité, permettraient de sauvegarder une décence commune. C’est pourquoi nous voulons nous y investir en sollicitant vos suffrages.

Le 20 juin, votez pour une Décroissance choisie, organisée, partagée, active et .. joyeuse !

La Décroissance c’est le bon sens !

Le projet décroissant

Notre projet vise à restaurer des sociétés à taille humaine ; nous soutenons et souhaitons développer des initiatives de relocalisation (Amap, circuits courts, associations consommateurs / agriculteurs paysans), les démarches de simplicité volontaire, une urbanisation sobre et maîtrisée, plutôt que le développement de la logistique et des gigantesques centres commerciaux, symboles de notre société d’hyper consommation.

Nos propositions

Action sociale

Revenir à des services publics de proximité par la réouverture d’antennes locales, avec l’obligation de maintenir un contact humain en parallèle des services en ligne.

Assurer une prise en charge globale et intégrée des citoyens en difficulté par un décloisonnement des services publics,

Favoriser les liens sociaux par la création et le soutien des espaces associatifs diversifiés tels que tiers-lieux, MJC, espaces dédiés aux jeunes, jardins partagés,

Se donner les moyens pour appliquer résolument les lois permettant la protection des victimes des violences intrafamiliales, de harcèlement ou de discrimination.

Agissons de pair pour plus de services solidaires

Enveloppement économique

Développer la relocalisation des activités économiques et la mise en place de circuits courts,

Promouvoir les techniques écologiques et « low-tech » plutôt que les filières complexes fortes consommatrices d’énergie et de ressources naturelles,

Développer la résilience du territoire par l’installation d’entreprises pérennes à taille humaine plutôt que de grands groupes qui ne recherchent que le profit,

Répondre aux besoins de base des citoyens plutôt qu’aux désirs suscités par la publicité de consommateurs perpétuellement insatisfaits.

Une économie au service de la sobriété

Transport

Relocaliser les services dans les coeurs de ville pour réduire les besoins de déplacement, plutôt que de tout axer sur l’implantation de centres de consommation en zone péri-urbaine,

Donner une vraie place au vélo comme moyen de transport par le partage des voies routières, des aménagements adaptés, des zones de parking sécurisées,

Développer des transports en commun performants et gratuits, sans pour autant développer des infrastructures onéreuses et dévoreuses d’espace.

C’est en se déplaçant moins qu’on consomme moins

Agriculture et aménagement du territoire

Mettre en place une véritable politique agricole, pour répondre à la vocation nourricière du territoire,

Stopper la consommation des terres agricoles pour lutter contre l’artificialisation qu’entraîne l’urbanisation galopante et les implantations logistiques,

Favoriser la reconquête de la biodiversité par des politiques incitatives pour abandonner la monoculture, les pesticides et l’élevage industriel,

Avoir une politique paysagère qui ne se préoccupe pas seulement les espaces naturels et sanctuaires préservés mais s’applique globalement sur l’ensemble du territoire (reconstitution de haies bocagères, gestion différenciée…).

Pour que notre Terre reste belle et nourricière

Démocratie citoyenne

Créer une convention citoyenne pour le territoire (CCT), comme cela a été fait au niveau national pour le climat.

Installer des assemblées populaires tirées au sort, renouvelées chaque année, disposant d’un droit de veto, à côté de chaque assemblée élue.

Organiser un référendum tous les 2 ans, à date unique pour tous les niveaux territoriaux, en attendant la mise en place d’un système de votation citoyenne. Intégrer à ces référendums les questions issues de l’initiative des citoyen-ne-s (R.I.C.).

La politique est l’affaire de tous

Laisser un commentaire